LA VITICULTURE BIOLOGIQUE

La tendance est nette : les vins issus de l’agriculture biologique ont le vent en poupe. Voici les principes généraux de la viticulture biologique. Cette fiche a été réalisée d’après un document de l’ITAB.

Qu’est-ce que la viticulture biologique ?

Les viticulteurs en agriculture biologique s’astreignent à n’utiliser que des produits exempts de molécules organiques de synthèse. Pour la culture de la vigne, ils emploient des matières premières d’origine naturelle et cherchent à promouvoir la lutte naturelle entre les espèces. Leur objectif est de privilégier la vie des sols, la pérennité des espèces animales et végétales favorisant alors l’écosystème naturel. Le recours aux produits phytopharmaceutiques, même naturels ne doit être qu’exceptionnel. La culture biologique de la vigne est régie comme l’ensemble des productions végétales biologiques par le règlement européen CE 2092/911, commun à l’ensemble des pays de l’Union Européenne. Le respect de ce cahier des charges est assuré par des contrôles effectués par des organismes certificateurs agréés (Ecocert, Qualité France, Ulase…) par l’état et donne le droit aux producteurs d’utiliser pour leurs produits la mention “agriculture biologique” ainsi que le logo AB. Les substances actives autorisées pour les traitements, les types d’amendement et de fertilisation sont définis dans des listes positives, toute alternative n’y figurant pas est de fait interdit. Depuis 2012, le règlement UE N° 203/2012 encadre la production de vin biologique.

Comment entretenir les sols en viticulture biologique ?

Les herbicides étant interdits en viticulture biologique, l’entretien du sol peut reposer :

  • sur un travail du sol 100% mécanique pour maîtriser le développement des adventices. Il peut également être thermique même si cette technique contribue à la production de gaz à effet de serre. Le travail mécanique permet de lutter contre la compaction, de favoriser le développement équilibré de l’appareil racinaire et d’enfouir les amendements organiques
  • sur un enherbement qui consiste à maintenir et à entretenir un couvert végétal, naturel ou semé, entre les rangs et autour de la parcelle. Il permet de lutter contre l’érosion, d’améliorer la structure et la portance du sol et de favoriser le développement de l’activité des organismes du sol. L’entretien du sol sous le rang peut être réalisé à l’aide d’outil interceps

Comment entretenir la fertilité du sol en viticulture biologique ?

Les engrais et amendements doivent permettre d’améliorer la structure du sol en limitant les phénomènes de compaction, de stimuler l’activité biologique du sol et d’améliorer les propriétés physico-chimiques (CEC et disponibilités des éléments fertilisants). Seuls les engrais et les amendements d’origine organique et quelques uns d’origine minérale naturelle sont autorisés en agriculture biologique. Il s’agit selon l’annexe IIa du réglement CE2092/911) :

  • des composts d’origine animale (sauf issus d’élevage hors-sol) et/ou végétale
  • fumiers et déjections animales (sauf issus d’élevage hors-sol)
  • guano
  • sous-produits d’origine animale (poudre de corne)
  • algues et produits d’algues
  • sous produits de scierie (bois sans traitement chimique après abbatage)
  • carbonates de calcium et de magnésium d’origine naturelles
  • sulfates de potassium, calcium et magnésium d’origines naturelles
  • vinasse et extraits de vinasse
  • oligo-éléments

Comment lutter contre les maladies en viticulture biologique ?

Les moyens de lutte curative étant très réduits en viticulture biologique, le maintien de la vigne dans un état satisfaisant et durable n’est possible que par l’utilisation systématique de toutes les méthodes prophylactiques disponibles. Il est également important d’appréhender le vignoble dans sa globalité et d’envisager le développement d’une maladie comme l’expression d’un déséquilibre et/ou le maintien de conditions favorables (climat).

  • le mildiou : la seule substance active autorisée est le cuivre sous forme de sulfate, d’hydroxyde, d’oxychlorure ou d’oxyde cuivreux. Les apports de cuivre sont limités à 6 kg/ha/an. Les quantités de cuivre peuvent être raisonnées sur 5 ans (maximum 30kg/ha), de façon à prendre en compte les variations de la pression parasitaire d’une année à l’autre
  • l’oïdium : dans certaines régions, il peut causer plus de dégats que le mildiou. Le soufre permet de le maîtriser de façon satisfaisante. Les quantités ne sont pas encore réglementées par le cahier des charges mais compte tenu de sa toxicité sur la faune auxilliaires, il convient d’en limiter les apports. Le permanganate de potassium n’est plus autorisé depuis novembre 2003
  • le botrytis : il n’existe pas de lutte directe autorisée en viticulture biologique. Des poudrages de lithothamme (poudre de roche calcaire), lorsque les conditions climatiques sont favorables au développement du champignon, ont un effet asséchant et cicatrisant et créent des conditions peu propices au Botrytis
  • le black rot : il est contenu par les traitements cupriques contre le mildiou

En conclusion, les fongicides autorisés sont le cuivre, le soufre, bouillie sulfo-calcique, les huiles minérales et le permanganate de potassium dont il n’existe pas de spécialités commerciales homologués en France.

Comment lutter contre les ravageurs en viticulture biologique ?

Hormis les vers de la grappe et la cicadelle de la flavescence dorée, les ravageurs ne posent que des problèmes ponctuels.  La mise en place de mesures favorables au développement des auxilliaires (typhlodromes, chrysopes, Neodryninus typhlocybae prédateur de la cicadelle pruineuse, Anagrus atomus prédateur de la cicadelle verte…) permet de maîtriser l’ensemble des ravageurs. Il existe cependant quelques insecticides autorisés notamment dans le cas de la lutte obligatoire contre la flavescence dorée :

  • pyréthrines (spécialités en cours d’homologation en France)
  • sel de potassium des acides gras ou savons mous (pas de spécialités homologuées en France)
  • les phéromones contre les vers de grappe
  • les micro-organismes (sauf OGM) Bt contre les vers de grappe et B.subtilis contre le botrytis
  • l’huile de paraffine

Et le cahier des charges pour la vinification biologique ?

La réglementation sur la vinification biologique a été adoptée à Bruxelles le 8 février 2012 au cours d’un vote au comité permanent d’agriculture biologique de la Commission Européenne réunissant les 27 Etats Membres. Le texte qui s’applique à compter du 1er août 2012 fait l’objet d’une fiche spécifique.

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