LE MILDIOU DE LA VIGNE

Cet oomycète, originaire d’Amérique du Nord, fut signalé pour la première fois dans le Bordelais en 1879. Le mildiou de la vigne se développe sur tous les organes herbacés de la vigne, affectionnant particulièrement ceux en voie de croissance (riches en eau).

Quels sont les symptômes du mildiou sur feuilles ?

Le mildiou de la vigne se développe sur tous les organes herbacés de la vigne, affectionnant particulièrement ceux en voie de croissance (riches en eau).
Le faciès « taches d’huile » du mildiou de la vigne, souvent observé sur jeunes feuilles, est caractérisé par l’apparition de plages décolorées, jaunes, d’aspect huileux sur la face supérieure, puis formation sur la face inférieure d’un duvet blanc assez dense constitué de conidiophores et de conidies. Le tissu altéré brunit et se dessèche. Le faciès «mosaïque» du mildiou est plutôt observé en fin de saison sur les feuilles âgées. L’attaque de mildiou se manifeste par de petites taches polyédriques de couleur jaune à brun-rouge nombreuses et limitées par les nervures.

Quels sont les symptômes du mildiou de la vigne sur grappes ?

  • De l’apparition des inflorescences à la fin de la floraison, la rafle prend une coloration rouge brunâtre et se déforme en crosse. Les inflorescences peuvent être totalement détruites : elles se dessèchent et finissent par tomber.
  • Les boutons floraux et jeunes baies (jusqu’au stade « baies de la taille de grain de plomb ») se couvrent d’efflorescences blanches (conidiophores), c’est le faciès « Rot gris ».
  • Après la nouaison, les baies prennent une teinte brun-rouge à violacée, c’est le faciès « Rot brun », ou « coup de pouce » ou «dépression de la baie».
  • Après la véraison, les baies ne sont plus réceptives.

Quelle est la biologie du champignon associé au mildiou de la vigne ?

Le mildiou de la vigne se conserve sous forme d’oospores présents sur les feuilles attaquées à l’automne et tombées au sol. Ces œufs d’hiver sont produits par la reproduction sexuée. Au printemps, après leur maturation, ces œufs germent dans l’eau à partir d’une température moyenne de 11°C, et libèrent des zoospores biflagellés qui peuvent se déplacer dans l’eau et provoquer les contaminations primaires. Après une incubation de 10 à 20 jours suivant les températures, apparaissent les conidiophores (fructifications contenant les conidies) sur la face inférieure des feuilles. Les conidies assurent les contaminations secondaires ou repiquages en présence de pluies. La phase d’incubation (période entre contamination et apparition des symptômes) est directement liée à la température, et peut se limiter à 5 jours en été.

Quels moyens de lutte prophylactique contre le mildiou de la vigne ?

  • Eviter l’accumulation de l’eau dans les creux ou en bout de rang (drainage).
  • Supprimer régulièrement les pousses basses et rejets traînant sur le sol ou se développant sur la souche.

Quelle lutte chimique contre le mildiou de la vigne ?

La lutte doit être préventive. Pendant toute la croissance de la vigne, il faudra réaliser un certain nombre de traitements, en fonction de la vitesse de croissance des rameaux et des feuilles, de la fréquence des pluies, de la température, de la pression parasitaire. Un raisonnement de la lutte est possible grâce au suivi de la maturation des œufs d’hiver, à la lecture des Bulletins de Santé du Végétal (BSV), au développement des outils d’aide à la décision. Des modèles tels que Potentiel Système permettent de définir la date optimale pour les traitements.

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