MESURE DU POTENTIEL HYDRIQUE FOLIAIRE DE BASE

 La mesure du potentiel hydrique foliaire de base permet d’estimer l’état hydrique de la vigne.

Objectif

En fin de nuit, alors que la transpiration est négligeable et que la plante a reconstitué ses réserves en eau, on considère que la tension de sève dans le végétal est en équilibre avec le potentiel hydrique du sol dans la zone d’implantation des racines. La mesure du potentiel foliaire à cet instant, appelé potentiel hydrique foliaire de base, renseigne par conséquent sur la disponibilité en eau du sol et fournit une information sur l’état hydrique dans lequel se trouve le végétal, en raison d’une plus faible variabilité des conditions de milieu.

Echantillonnage

Les mesures se font sur un échantillon de 5 feuilles saines par modalité, prélevées sur la partie basale d’un rameau primaire, sur 5 pieds marqués, d’expression végétative identique et indemnes de maladies du bois. Pour éviter les effets de bordure, les pieds sélectionnés se situent dans la partie médiane d’une parcelle élémentaire.

Les mesures en saison se feront toujours sur les même pieds.

Mesure

La mesure se fait en fin de nuit, avant le lever du soleil (à partir de 2h du matin jusqu’à l’aube). Il n’y a pas eu de précipitations dans les 4 jours précédents la mesure. Les conditions climatiques au moment de la mesure doivent être constante d’une fois sur l’autre (vent, humidité).

Quatre points sont nécessaires pour caractériser l’état hydrique de la plante au cours de la période végétative. Le premier doit être fait avant l’apparition du stress lorsque la réserve utile du sol n’est pas épuisée. Une mesure à fermeture de grappe, une à mi-véraison et une avant récolte constituent une trame convenable.

Le potentiel de base est mesuré avec une chambre à pression (dite de Scholander) munie d’une source d’azote comprimée, d’un régulateur de débit et, si possible, d’un manomètre de précision (0.001 Mpa).

La feuille,  sèche et  entière, est prélevée juste avant la mesure par rupture du pétiole au niveau de son insertion sur le nœud (il n’est donc pas envisageable de cueillir les feuilles au préalable et de les stocker). Le pétiole est amputé de son extrémité à l’aide d’un cutter bien aiguisé pour ne pas écraser les tissus. Il est ensuite introduit dans l’orifice du couvercle. On fait l’étanchéité autour du pétiole, on place la feuille dans la chambre dans laquelle on a déposé un morceau d’ouate humide.

La chambre est mise sous pression très progressivement (la précision de la mesure est très dépendante de la vitesse de montée en pression).  Une incrémentation de 0.002 (début de saison, absence de stress) à 0.004 Mpa  (fin de saison, stress avéré) est recommandée.

Le potentiel hydrique est noté lors de l’apparition d’humidité sur la section du faisceaux ligneux du pétiole. Cette valeur correspond à la pression de la chambre affichée par le manomètre, au signe près.

La valeur des potentiels de base est la moyenne des mesures effectuées sur la modalité déterminée.

Rappel : Vérifier le bon positionnement du couvercle avant la mise sous pression de la chambre.

Seuils

-0,2 MPa < phfb contrainte hydrique absente
-0,3 MPa < phfb < – 0,2 MPa contrainte hydrique faible
-0,5 MPa < phfb < -0,3 MPa contrainte hydrique faible à modérée
-0,8 MPa < phfb < -0,5 MPa contrainte hydrique modérée à sévère
phfb < -0,8 MPa contrainte hydrique sévère

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