LE MAUZAC B

Ce cépage semble être originaire de la région de Gaillac.

Quels sont les principaux éléments de description du Mauzac ?

L’identification fait appel :

  • à l’extrémité du jeune rameau qui présente une très forte densité de poils couchés
  • aux jeunes feuilles de couleur blanche ou jaune
  • au rameau avec des entre-noeuds de couleur verte
  • aux feuilles adultes orbiculaires ou cordiformes, entières ou à trois lobes, avec un sinus pétiolaire à lobes chevauchants, des dents courtes ou moyennes à côtés convexes, une pigmentation anthocyanique des nervures nulle, un limbe mat, légèrement martelé et, face inférieure, une densité moyenne des poils couchés
  • aux baies qui sont de forme arrondie ou elliptique courte

Pour comprendre et approfondir les critères de description ampélographique visitez notre rubrique dédiée.

Quelle est sa phénologie ?

Epoque de débourrement : 7 jours après le Chasselas
Epoque de maturité : 2ème époque, 3 semaines et demie après le Chasselas

Quelles sont ses aptitudes culturales et agronomiques ?

Le Mauzac est un cépage de vigueur modérée, assez productif qui doit être taillé court. Les grappes possèdent un pédoncule court. Le Mauzac donne de bons résultats dans des sosl argilo-calcaires ou calcaires.

Il présente fréquemment des difficultés d’aoûtement des bois, caractéristique plus prononcée en cas de forte vigueur et très accentuée sur les vignes taillées en guyot.

Quelle est sa sensibilité aux maladies et aux ravageurs ?

Le Mauzac est sensible aux acariens (en particulier à l’acariose), aux vers de la grappe, à l’excoriose, à l’eutypiose et à la pourriture grise. En revanche, il est peu sensible à l’oïdium et au mildiou.

Quelles sont ses potentialités technologiques ?

Les grappes et les baies sont moyennes. Le Mauzac permet d’obtenir des vins blancs secs, moelleux ou effervescents. A maturation complète, le degré est assez élevé et les baies peuvent continuer à s’enrichir par surmaturation. L’acidité par contre, chute rapidement. Les vins manquent parfois de fraîcheur (sensibilité à l’oxydation) et peuvent présenter une certaine amertume. Les arômes dominants sont, en général, des arômes de pomme, et parfois de poire.

Quelles sont les sélections clonales disponibles ?

Les sept clones agréés de Mauzac portent les numéros 575, 738, 739, 740, 741, 898 et 899. La SICAREX Sud-ouest a étudié leur comportement et leur performance sur 10 ans sur un sol limono-argileux, profond, légèrement calcaire sur le porte-greffe Fercal.

ClonesPotentiel productifDegré potentielRemarques
575MoyenLe 740 a un potentiel d'accumulation des sucres légèrement supérieur aux autres clones A tendance plus aromatique
738Supérieur
739Supérieur
740Supérieur
741Supérieur
898Moyen
898MoyenLégère précocité par rapport aux autres clones

Dans le conservatoire du Domaine Expérimental Viticole Tarnais, riche de 230 origines collectées dans les anciennes parcelles de la région et de l’Aude, on  distingue 4 grands types génétiques de Mauzac :

  • un type à grappes très serrées, pignées, majoritaire dans les anciennes parcelles de Gaillac, et représenté aujourd’hui par les clones 575, 898 et 899. Ces clones présentent une maturité légèrement plus avancée, donc une acidité plus basse à date fixe, ainsi qu’une plus grande prédisposition à la pourriture.
  • un type à grappes plus grosses et plus lâches, à maturité légèrement plus tardive, et représenté par les clones 738, 739, 740, 741. Plus présent dans la région de Limoux, plus productif et plus acide, ce type de Mauzac a été d’abord sélectionné dans l’objectif de production de vins effervescents
  • un type particulier, dénommé « mauzac dur » par les anciens ; il s’agit d’une forme à grappes très serrées, à pellicule épaisse et à pulpe très dure et craquante, se détachant souvent intégralement de la pellicule sans s’écraser sous la pression des doigts. Inconnu à Limoux, on le rencontre de façon épisodique dans les vieilles parcelles gaillacoises.
  • une forme rose, représentée par un clone agréé (948). Il s’agit probablement d’une mutation, survenue sur une souche à grappes serrées (on ne connaît pas de Mauzac rose à grosses grappes lâches).

Il faut également évoquer deux autre sujets qui concernent le cépage et les différentes dénominations qui s’y sont rapportées :

  • le « mauzac noir » : deux cépages ont porté ce nom, et aucun des deux n’est un vrai mauzac (c’est-à-dire la forme noire d’un mauzac blanc). Le premier, qui a gardé le nom officiel de mauzac noir malgré son absence de parenté avec le vrai mauzac, est génétiquement proche du fer servadou. C’est un cépage fertile, qui produit des vins légers et très fruités. Le deuxième est également appelé négret castrais (qui est aujourd’hui son nom officiel). Paradoxalement, et contrairement au précédent, il est apparenté au vrai mauzac (issu d’un croisement avec un autre cépage). Il présente des grappes très serrées et donne également des vins légers, peu colorés et fruités.
  • le « faux mauzac » : épisodiquement rencontré en mélange dans les parcelles anciennes, et confondu avec le mauzac, il s’agit d’un cépage à feuilles très rondes, mais assez différent, nommé « blanc cardon » . Ses grappes sont petites et très serrées, il est peu alcoogène et peu acide, et ses vins sont assez neutres. Il pourrait s’agir du même cépage que le « mauzac fou » rencontré à Limoux, ce que devrait préciser une prochaine mission d’observation sur place… A suivre donc !

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