LE CIGARIER
Connu depuis le Moyen Âge, le cigarier, Bysticus betulae, est un insecte phytophage de la famille des charançons non spécifique à la vigne se développant sur de nombreux arbres. Au moment de la ponte, les insectes vont piquer le pétiole des feuilles et y déposer les œufs. Les feuilles vont alors se flétrir et s’enrouler ensuite sur elles même comme un cigare.
Quels sont les dégâts du cigarier ?
Les dégâts causés par cet insecte apparaissent au printemps et sont très caractéristiques puisque les feuilles dont le pétiole a été sectionné, sont roulées sur elle-même en forme de petit cigare. Au départ de couleur verte, ce « cigare » se dessèche et brunit en l’espace de quelques jours tout en restant attaché sur le pied. Sur une seule souche, il est parfois possible de trouver une dizaines de cigares, l’insecte étant parfois encore présent. Lors d’attaques précoces, le cigarier peut s’attaquer aux jeunes bourgeons et provoquer leur disparition. L’adulte se nourrit au dépens du feuillage qu’il crible de piqûres irrégulières, souvent rectilignes et allongées.
Quelle est la biologie de Bysticus betulae ?
Le responsable du cigarier est un coléoptère appartenant à la grande famille des charançons qui ne fait qu’une génération par an. L’adulte, qui mesure de 4 à 7 mm de long, est reconnaissable à sa couleur métallique bleue ou verte et à son rostre au bout duquel sont disposées ses pièces buccales. Ce coléoptère, qui n’est pas spécifique à la vigne, se développe comme son nom le laisse présager, sur d’autres arbres comme le bouleau. Cet insecte diurne passe l’hiver à l’état adulte dans le sol. Il arrive sur la vigne au printemps pour s’alimenter et pour commencer son activité de ponte. La femelle incise à moitié, à l’aide de ses mandibules, le pétiole de la feuille et insère ses œufs (1 à 16) entre les nervures principales qui sont piquées et mâchonnées. Ensuite en l’espace de 5 à 6 jours, le cigarier replie les différents lobes de la feuille pour constituer un « cigare ». Après une période d’incubation de 10 jours environ et dès leur sortie, les larves se nourrissent du parenchyme de la feuille desséchée et quittent le cigare au bout de quelques semaines pour opérer une nymphose dans le sol.
Comment lutter contre le cigarier ?
Sur vigne, la nuisibilité dépend du nombre de feuilles atteintes mais il n’est généralement pas nécessaire de lutter chimiquement contre le cigarier et ce d’autant plus que la période des cigares correspond au traitement de la première génération des vers de grappe. Déjà recommandé par Olivier de Serres, le ramassage puis le brûlage des cigares réalisé avant la fin juin peut permettre de stopper la multiplication de l’insecte pour l’année suivante.