LE SCOTT-HENRY

Le Scott-Henry est un mode de conduite originaire du « Nouveau Monde », et plus précisément de l’Orégon aux Etats-Unis, mis en place par un viticulteur du même nom.

Qu’est-ce que le Scott-Henry ?

Le Scott-Henry est un mode de conduite originaire du « Nouveau Monde », et plus précisément de l’Orégon aux Etats-Unis, mis en place par un viticulteur du même nom. Les premières vignes plantées datent de 1972. Il correspond à une division verticale de la végétation, la moitié des rameaux est orientée par le haut, l’autre moitié vers le bas. A l’origine, il comprend 4 baguettes, sur 2 niveaux de fil porteur.

En quoi consistait l’étude réalisée dans le Gers par l’IFV Sud-Ouest entre 2001 et 2004 ?

Cette étude, menée entre 2001 et 2004 dans le Gers, est partie du constat que la faible densité de répartition des plants de vigne sur le vignoble gersois engendrait une surface foliaire limitée par rapport aux objectifs de rendement (de l’ordre de 90 hl/ha), et un entassement de la végétation et des fruits, qui pouvait pénaliser l’état sanitaire de la vigne. Dans ce contexte l’IFV Sud-Ouest a essayé d’obtenir des références sur deux modes de conduite, le Scott-Henry et le Smart-Dyson qui permettaient d’optimiser le rapport feuilles/fruits et d’améliorer le micro-climat lumineux.

Comment a été adapté le Scott-Henry au vignoble du Gers ?

Le système Scott-Henry a été adapté à la géométrie de la plantation de la parcelle expérimentale (2,65m x 1m). Nous n’avons donc que 2 bras par tronc, au lieu de 4, dans un soucis d’équilibre. La charge laissée à la taille se situe entre 12 et 15 bourgeons par pied.

Scott-Henry adapté au vignoble du Gers par l’IFV Sud-Ouest

Quels travaux spécifiques à ce mode de conduite ?

L’entretien intercep doit être réalisé avant les opérations de palissage. Les opérations de palissage sont le poste majeur qui diffère de la conduite en espalier. Elles demandent une attention particulière et se réalisent en 2 temps :

  • avant floraison, la séparation de la végétation permet de relever les rameaux destinés à rester en position verticale et de laisser libre ceux qui seront positionnés vers le bas
  • après floraison, lorsque les rameaux sont suffisamment poussés, un second relevage est effectué ainsi qu’un baissage définitif de la végétation

Lors de ces opérations, le pourcentage de rameaux cassés a été, lors de l’étude réalisée par l’IFV Sud-Ouest, de 3 à 4% sur Merlot et de 7 à 9% pour le Colombard. Le rognage peut être réalisé avec des outils habituels. Les rameaux positionnés par le bas et qui se développent au sol dans l’inter-rang peuvent être maîtrisés lors de l’entetien de celui-ci par tonte puis broyage.

Scott-Henry et surface foliaire ?

Les mesures de Surface Externe du Couvert Végétal (SECV) montrent un gain important pour les systèmes déployés par rapport au système en espalier : entre 30 et 40%.

Quels impacts du Scott-Henry sur l’état sanitaire ?

L’étude réalisée par l’IFV Sud-Ouest a montré qu’en cas de forte pression tardive de mildiou, insuffisamment contrôlée par la protection phytosanitaire, il n’y avait pas de différence significative entre le Scott-Henry et les vignes traditionnelles en espalier. Par contre, sur Scott-Henry, les feuilles situées dans la partie basse du plan de palissage sont plus affectées que dans la partie haute. En 2002, à la faveur d’un été pluvieux, la modalité témoin (guyot simple) a été plus touchée par le Botrytis cinerea.

Sur l’alimentation hydrique et le microclimat lumineux ?

La mesure des Potentiels Foliaires de Tige pendant 3 années sur Merlot, implanté dans un sol profond avec réserve hydrique importante, ou sur Colombard en condition de contrainte hydrique importante, n’a pas montré de différence dans les statuts hydriques entre vignes espalier et Scott-Henry. Le microclimat lumineux des souches conduites en Scott-Henry est très nettement amélioré.

Et sur la maturation ?

Le gain de surface foliaire contribue à améliorer le rapport entre la surface foliaire et le poids de récolte, indicateur de qualité du moût. Lors de l’étude, les gains en sucre sur Colombard ont été de +4% à +10%, en fonction des millésimes. Sur Merlot, en année normale, les gains en anthocyanes ont été de +15%.

Quels coûts et quels temps de travaux ?

Le dispositif expérimental alternant les blocs de dix pieds des différentes modalités n’a pas permis d’évaluer les temps de travaux correctement. Nous avons ainsi décidé d’installer ce mode de conduite sur les vignes du Domaine Expérimental Viticole Tarnais afin d’estimer au plus juste ces temps de travaux.

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