NOS RECHERCHES
Etude et mesure du phénomène de dérive de pulvérisation
- EoleDrift : développement d’un dispositif d’artificialisation du vent pour mesurer la dérive en conditions standardisées. Le banc d’essai EoleDrift a reçu la médaille d’argent au palmarès de l’innovation du SITEVI 2017.
- StopDrift : développement de méthodes de mesure de la dérive répétables, mesures de la dérive produite par un échantillon de pulvérisateurs représentatif de la diversité des machines en service au vignoble.
Contexte et objectifs du projet
Sous l’effet des courants d’air qui règnent au moment des traitements, des embruns de pulvérisation peuvent être emportés au-delà de la limite des parcelles traitées. Ces embruns constituent ce que l’on appelle la dérive de pulvérisation et entraînent une pollution diffuse des milieux avoisinant les parcelles traitées par les produits phytosanitaires. Pour éviter la pollution de zones sensibles par la dérive des largeurs de zones non traitées sont définies par la réglementation depuis 2006.
De manière à réduire au minimum le risque que le phénomène de dérive de pulvérisation ne se produise, il s’agit d’identifier et de promouvoir des techniques de pulvérisation les plus performantes. Pour se faire les quantités de dérive produites par les divers pulvérisateurs placés des conditions similaires sont comparées. Les mesures de dérive sont effectuées à l’aide d’un traceur dans des conditions de vent artificialisées grâce au mur de vent EoleDrift spécialement développé à cet effet.
Matériels et méthodes
Afin de comparer les performances des divers matériels de pulvérisation en matière de réduction de la dérive, un banc d’essai a été développé. Un tel équipement permet de réaliser des mesures de dérive en plaçant les différents matériels testés sur un pied d’égalité : tous les matériels subissent exactement les même conditions de vent extérieur et de végétation au moment où les mesures sont réalisées. Ce banc d’essai se compose du mur de vent EoleDrift, de la vigne artificielle EvaSprayViti et d’un dispositif permettant de tendre les fils de collecte des embruns de dérive. Le principe des mesures de dérive réalisées sur le banc d’essai est simple. Le pulvérisateur est rempli avec une bouillie chargée en traceur puis est utilisé comme s’il traitait les quatre rangs de la vigne artificielle alors qu’un vent latéral est généré par le mur de vent. Pendant les passages de la machine, les embruns partis en dérive traversent le dispositif de collecte placé dans un plan vertical à 10 mètres du dernier rang de vigne traité (simulant le bord de la parcelle). Les fils en plastique de 2 mm de diamètre du dispositif de collecte reçoivent des embruns de dérive qui se déposent sur leur surface. Une fois ces dépôts secs, les fils de collecte sont récoltés pour analyse ultérieure au laboratoire.
Connaissant la quantité de traceur retrouvée sur les fils de collecte grâce aux analyses en laboratoire et la quantité de traceur émise par le pulvérisateur lors du traitement (volume par hectare x concentration en traceur), on peut calculer pour chaque pulvérisateur testé un pourcentage de la bouillie pulvérisée qui part en dérive dans les conditions du banc d’essai. Les pulvérisateurs peuvent ainsi être comparés sur ce critère.
Principaux résultats
Le banc d’essai EoleDrift développé en partenariat avec IRSTEA dans le cadre de ces travaux a reçu la médaille d’argent du SITEVI INNOVATION AWARDS 2017. Il s’agit dans un premier temps de caler une méthode de mesure de la dérive fiable et répétable qui sera ensuite utilisée en routine. Une fois qu’un nombre suffisant de mesure aura été réalisé, une classification des pulvérisateurs selon leur aptitude à limiter la dérive pourra être établie et publiée. Lors de l’investissement dans un nouveau pulvérisateur, les viticulteurs seront informés grâce à cette classification des performances en termes de réduction de la dérive des divers matériels proposés sur le marché. Par ailleurs les résultats expérimentaux obtenus pourront être mobilisés pour l’homologation officielle des machines les plus performantes comme « moyen réduisant la dérive », permettant aux viticulteurs concernés par le voisinage avec des zones sensibles de réduire la largeur des ZNT (zones non traitées) qu’impose la réglementation.
Banc d’essai de mesure de la dérive (composé du mur de vent EoleDrift et de la vigne artificielle EvaSprayViti)
Le projet EoleDrift, est financé par le CASDAR RT modalité B (jeune chercheur),2015-2017. Le dispositif a financé le développement d’un dispositif d’artificialisation du vent pour mesurer la dérive en conditions standardisées. Le banc d’essai EoleDrift a reçu la médaille d’argent au palmarès de l’innovation du SITEVI 2017.
Le projet StopDrift, est financé par le programme EcoPhyto transfert 2018-2019.
CONTACT
Adrien VERGES
adrien.verges@vignevin.com
Sébastien CODIS
sebastien.codis@vignevin.com
Valorisation de la diversité viticole des territoires Pyrénéens
Le projet Valovitis, financé par l’Union européenne (programme INTERREG POCTEFA 2014-2020) vise à mieux connaître et recenser les ressources génétiques viticoles dans les territoires bordant les Pyrénées en étudiant leurs potentialités agronomiques et technologiques.
Objectifs du projet
- Prospecter et collecter les ressources génétiques viticoles
- Evaluer le potentiel de ces cépages par des vinifications en blanc, rouge et en rosé
- Valoriser la ressource par la création de nouvelles cuées ou la complexification de cuvées existantes par l’assemblage
- Encourager le développement des cépages non-usités en implantant des parcelles d’étude
Entre juin et octobre 2016 l’IFV a fait appel au public pour signaler des vieilles souches isolées (treilles, repousses), avec l’espoir d’identifier parmi ces vignes des variétés rares, voire même de retrouver quelques cépages non répertoriés. Grâce à l’interface en ligne, plus de 90 dossiers ont été déposés avec de nombreuses photos. Après avoir identifié tout ce qu’il était possible sur les images, avec la participation des ampélographes de référence Jean-Michel Boursiquot (Montpellier SupAgro) et Thierry Lacombe (INRA de Marseillan), des échantillons ont été sollicités pour réaliser des tests ADN sur les souches non reconnues.
D’une durée de 3 ans, ce projet rassemble 3 partenaires institutionnels, l’IFV Sud-Ouest, le Laboratoire d’Analyses Oenologiques et d’arômes (LAAE) de l’Université de Zaragoza (Espagne) et le Centre de recherche agroalimentaire de l’Aragon (CITA) et 11 partenaires associés.
Premiers résultats
Le programme a porté ses fruits. Diverses variétés très rares ont été recensées et vont enrichir les collections, tel le Marocain de Sainte-Enimie, trouvé en Ariège et dont le seul exemplaire en conservatoire à ce jour est atteint d’une virose grave. En provenance des Pyrénées-Atlantiques, et grâce au travail de la Chambre d’Agriculture de ce département, deux génotypes inconnusont été répertoriés et seront également introduits dans la collection nationale du domaine de Vassal. Suite à des signalements de très vieilles parcelles familiales et de nombreux pieds isolés, des prospections de terrain ont été effectuées dans les départements de la Haute-Garonne et de l’Ariège. Elles ont entre autres permis de découvrir, au milieu de plusieurs dizaines de cépages de toutes origines, du Pleau B, variété retrouvée jusqu’alors uniquement sur l’ile de Ré et au cœur de la forêt de la Grésigne dans le Tarn, ainsi que des pieds de lambrusques véritables. Enfin, les signalements ont émané parfois de zones extérieures au cœur de cible (départements limitrophes des Pyrénées), apportant eux aussi leurs lots de bonnes surprises (un cépage inconnu dans l’Aveyron, vieilles variétés et lambrusques dans le Gers et le Tarn…).
Le projet Valovitis est cofinancé à hauteur de 65% par le Fond EUropéen de Développement Régional (FEDER) au moyen du programme INTERREG V-A Espagne, France, Andorre (POCTEFA 2014-2020).
CONTACT
OLIVIER YOBREGAT
olivier.yobregat@vignevin.com
FANNY PREZMAN
fanny.prezman@vignevin.com