Titre : Co-construction et évaluation de stratégies d’adaptation au changement climatique d’un vignoble méditerranéen

Auteur : Audrey Naulleau

Résumé : La viticulture méditerranéenne est un emblème culturel et économique particulièrement menacé par le changement climatique : avancée du cycle phénologique, baisse des rendements et de la qualité de la récolte. Pour limiter ces impacts négatifs, il est essentiel de mobiliser dès maintenant plusieurs leviers d’adaptation comme les cépages tolérants à la sécheresse, l’ombrage, l’irrigation, etc. Cependant, les communautés scientifique et professionnelle peinent à fournir des préconisations claires sur les stratégies à mettre en œuvre pour articuler ces leviers à une échelle locale.Cette thèse vise à explorer l’hypothèse selon laquelle la combinaison de leviers techniques, ainsi que leur distribution dans le paysage, donnent des marges de manœuvre pour adapter la viticulture au changement climatique. Elle contribue à construire et évaluer quantitativement des stratégies d’adaptation qui combinent plusieurs leviers techniques au sein d’un bassin versant viticole (45 km²). Elle propose une démarche originale de modélisation participative, composée d’une série d’ateliers collectifs entrecoupés de phases de modélisation. Les principaux résultats de cette thèse sont triples. Premièrement, la mobilisation précoce des acteurs dans la démarche a permis de développer un modèle original dont les composantes répondent aux attentes des participants. Ce modèle ad hoc intègre des modèles existants (phénologie, bilan hydrique, ruissellement) et originaux (modèle de rendement GraY), aux échelles de la parcelle et du bassin versant. Deuxièmement, la construction collective des stratégies d’adaptation a favorisé la prise en compte de plusieurs facteurs spatiaux (type de sol, climat, type de production, accès à l’irrigation) pour construire des stratégies pertinentes au sein d’un territoire. Ces stratégies visent à retarder les dates de vendanges, améliorer l’efficience de l’eau et relocaliser le vignoble. Troisièmement, la simulation de ces stratégies sous conditions climatiques futures a montré la capacité de certains secteurs à réduire les pertes de rendement liées au changement climatique en mobilisant plusieurs leviers innovants. Les échanges réguliers avec les acteurs ont enrichi l’évaluation par le modèle, en y ajoutant des aspects économiques (ratio coût/bénéfice), techniques (faisabilité) et sociaux (souhaitabilité). L’approche originale proposée dans cette thèse a permis de rapprocher les acteurs de la filière viticole des travaux issus de la modélisation. Cette approche ouvre ainsi des perspectives pour orienter les travaux de modélisation futurs vers des outils plus adaptés aux attentes d’une filière ou d’un territoire. Elle encourage également la combinaison d’outils de simulation quantitatifs avec des approches participatives pour répondre aux enjeux, entre autres climatiques, du XXI ème siècle.

Ecole : Montpellier SupAgro

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Titre : Recherche et innovation dans l’adaptation au changement climatique ˸ une analyse structurelle et relationnelle des systèmes d’innovation des vignobles français

Auteur : James Boyer

Résumé : Cette thèse vise à analyser le rôle de la recherche et de l’innovation dans l’adaptation au changement climatique des vignobles français. La démarche générale s’appuie sur une confrontation des approches structurelle et relationnelle des Systèmes d’Innovation (Innovation Studies). Nous avons étudié différentes dimensions de l’adaptation, développées en sciences sociales et en économie, pour proposer une grille d’analyse qui fait le lien entre innovation et adaptation. Nous avons ensuite identifié, dans les 7 principales régions viticoles françaises, les acteurs, institutions et organisations qui s’impliquent dans les processus d’adaptation, leur rôle et leur agencement au sein d’un Système d’Innovation. Nous montrons l’impact positif de l’intensité de recherche et de l’implication d’une interprofession sur la compétitivité des vignobles. Pour préciser l’analyse des réseaux dédiés à l’adaptation, nous avons ensuite retenu 3 régions viticoles dans lesquelles a été réalisée une double enquête : d’une part auprès des acteurs de la R&D (94 chercheurs et ingénieurs), d’autre part auprès des entreprises viticoles (87 domaines en AOC). Cette double enquête a permis de décrire comment les viticulteurs et les chercheurs sont concernés par le changement climatique, engagent (ou non) des actions et créent (ou non) des liens qui contribuent à l’adaptation. Ces stratégies d’adaptation ont ensuite été analysées au regard de facteurs liés aux caractéristiques personnelles des acteurs, à leur organisation et activité professionnelles ou à leur région. Les résultats montrent que, au-delà de trajectoires personnelles, l’adaptation au changement climatique ne dépend pas directement de variables économiques mais s’inscrit dans un Système d’Innovation ayant des composantes régionales et sectorielles. La thèse, construite autour de 4 articles, précise les conditions cognitives, relationnelles et institutionnelles de l’innovation pour l’adaptation. Le rôle de la recherche est important dans la constitution d’un capital social qui renforce la capacité adaptative des acteurs économiques. Ces résultats posent les bases pour l’émergence de « Systèmes d’Adaptation au Changement Climatique » comme outil politique pour gérer l’adaptation et cadre conceptuel pour l’étude de ce processus.

Ecole : Montpellier SupAgro

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Titre : Changements climatiques et hydrologiques en Méditerranée nord-occidentale : évolutions au cours des 60 dernières années, pour le 21ème siècle, et impacts sur l’activité viticole

Auteur : Camille Labrousse

Résumé : Cette thèse a pour objectif de mieux comprendre les changements climatiques et hydrologiques qui ont affecté la bordure méditerranéenne de la région Occitanie (France) sur les 60 dernières années et plus particulièrement à échelle des six bassins versants majeurs qui drainent la région et s’écoulent dans le Golfe du Lion. Dans un premier temps, elle se focalise sur les liens reliant climat et ressource en eau dans les six bassins versants côtiers qui sont du Nord au Sud, l’Hérault, l’Orb, l’Aude, l’Agly, la Têt et le Tech. Pour cela, un modèle statistique multi-paramètre a été utilisé et combine des données à la fois climatiques, hydrologiques et d’activités anthropiques. Les résultats majeurs qui en ressortent sont un contrôle du climat sur l’évolution de la quantité d’eau écoulée au sein des bassins versants qui est dominant par rapport à l’évolution des pressions anthropiques sur la ressource en eau. Un article associé à ce premier travail a pu être publié en 2020. Dans un deuxième temps, cette thèse s’intéresse aux évolutions possibles climatiques et hydrologiques pour la finalité 2100 et un sous un scénario climatique extrême. Dans cette partie, les relations entre climat et circulation atmosphérique générale sont explorées. Les résultats montrent que les bassins versants qui composent la zone d’étude montrent des relations distinctes avec les indices de la circulation atmosphérique, notamment atlantiques et méditerranéens. Cela a pour conséquence une évolution climatique et hydrologique différente d’ici la fin du siècle : les bassins versants situés sur la partie orientale de la zone d’étude sont davantage influencés par les indices méditerranéens alors que ceux situés sur la partie occidentale sont davantage influencés par les indices atlantiques. Un second article centré sur cette étude a été soumis au journal Hydrology and Earth System Science. Un autre volet de cette thèse analyse les possibles impacts des changements climatiques sur l’activité agricole majeure de la zone d’étude qui est la viticulture. Pour cela, un travail en amont d’étude de l’évolution des extrêmes climatiques sur la période historique est réalisé. Les résultats de ce travail montrent des augmentations du nombre et intensité des évènements extrêmes de températures incontestables, en revanche peu de changements sont observés pour les extrêmes de précipitations. 

Ecole : Université de Perpignan

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