GÉOGRAPHIE ET SOCIOLOGIE

Analyse des changements de pratiques, de leurs trajectoires et des performances associées dans les systèmes viticoles du réseau DEPHY

Titre : Analyse des changements de pratiques, de leurs trajectoires et des performances associées dans les systèmes viticoles du réseau DEPHY

Auteur : Esther Fouillet

Résumé : La transition vers des systèmes agricoles à faible utilisation de pesticides est une étape clé pour améliorer la durabilité de la viticulture. Les viticulteur·ice·s doivent changer leurs pratiques pour réduire durablement leur utilisation d’intrants. Un grand nombre de pratiques agroécologiques existent déjà mais les agriculteur·ice·s peuvent rencontrer des difficultés lors de leur mise en œuvre.Cette thèse en agronomie propose d’étudier les mécanismes de changements de pratiques dans le temps et leurs impacts sur la dynamique des performances, en focalisant cette étude sur des viticulteur·ice·s engagé·e·s dans une démarche de réduction des pesticides, dans le but de mieux comprendre et accompagner la transition agroécologique. Ce travail est fondamental pour identifier les trajectoires conduisant à des stratégies de gestion associées à un faible usage de pesticides au sein de la viticulture conventionnelle mais aussi au sein de la viticulture biologique.Elle propose une démarche originale combinant analyse de base de données et enquêtes de viticulteurs , viticultrices engagé·e·s au sein du réseau DEPHY. Sur la base des données du réseau national DEPHY, une évaluation des performances techniques, économiques et environnementales des viticulteur·ice·s et leurs trajectoires a été faite. Ces analyses ont permis de démontrer que les fermes DEPHY réduisaient leur IFT de 33% en moyenne sans que cette baisse n’impacte les rendements. Dans un deuxième volet complémentaire, une analyse des changements de pratiques mis en œuvre par les viticulteur·ice·s pour réduire les intrants et améliorer leurs performances environnementales a été réalisée par enquêtes. Nous avons montré que les leviers étaient implémentés pas-à-pas et reposaient principalement sur de l’efficience et de la substitution. L’étude des trajectoires de pratiques a permis l’identification d’une trajectoire générique conduisant à une réduction des pesticides.L’approche mise en place au cours de ce travail de thèse a permis de produire des résultats génériques à l’échelle de la filière vigne grâce à la combinaison d’analyses sur base de données nationale à large échelle et d’analyses plus spécifiques à l’échelle de l’exploitation suite aux enquêtes. Le faible niveau de reconception observé soulève des questions sur l’accompagnement des viticulteur·ice·s au cours de leur démarche de réduction des pesticides mais aussi sur la production de connaissances sur les pratiques innovantes.

Ecole : Montpellier SupAgro

Accéder à la thèse

Agriculture traditionnelle et innovante. Le secteur vitivinicole biologique : une comparaison entre Les Pouilles (Italie) et le Languedoc-Roussillon (France)

Titre : Agriculture traditionnelle et innovante.Le secteur vitivinicole biologique : une comparaison entre Les Pouilles (Italie) et le Languedoc-Roussillon (France)

Auteur : Simona Giordano 

Résumé : Dans un contexte mondial caractérisé par une crise systémique très complexe, il est évident qu’aux changements structurels (changements climatiques, pression croissante sur les ressources renouvelables, accroissement démographique), on a associé une crise économique dramatique dont les conséquences ne sont pas encore tout à fait prévisibles en termes d’aggravation de la pauvreté, de contraction des marchés internationaux et du crédit et des perspectives de développement. L’agriculture est ainsi confrontée à des défis décisifs, dont l’issue est incertaine, en particulier dans certaines régions du monde; les modèles de développement qui émergent sont différents et se projettent, d’un côté, dans un secteur agricole «familial» encore très fragile et, de l’autre, dans une agriculture de type «capitaliste» de plus en plus dominante. Cependant, dans un tel contexte de crise, il semble que d’autres nouvelles opportunités peuvent naître, bien que dans le long terme; la coupure qui s’est créée et la rupture des schémas ont révélé la vulnérabilité des systèmes agricoles et agroalimentaires en plaçant en premier plan l’exigence d’innovation et de remise en question des modèles de développement. Dans un contexte de grande incertitude, selon les variations des valeurs et des normes à la base des sociétés, ces dernières doivent se montrer créatives et réinventer les modalités de production, de transformation et de distribution des produits agricoles dans une perspective à long terme qui tienne en compte des territoires et des communautés qui y vivent, tout en focalisant l’attention sur le concept de durabilité. En ce qui concerne le développement durable, les différents systèmes agricoles et agroalimentaires ont déplacé leur intérêt vers une perspective agroécologique, en soutenant les systèmes alimentaires locaux. Ceux-ci évoluent en parallèle, en concurrence ou en complémentarité avec les systèmes de production dominants, et prennent des formes différentes selon qu’ils viennent de pays où l’agriculture est à un taux élevé de consommation de capital, d’intrants chimiques et d’énergie fossile, ou de pays où l’accès à ces ressources est insuffisant et, par conséquent, la productivité du travail est faible. Au niveau mondial, il est essentiel de développer une prise de conscience majeure sur l’existence de ces systèmes innovants, de capitaliser ces expériences, dont certaines à l’état embryonnaire, et de faire ressortir un nouveau paradigme conceptuel de développement dans l’agriculture, qui ne soit pas uniquement du point de vue de la technologie et de l’organisation. Il faut s’interroger sur le degré des connaissances nécessaires pour promouvoir le développement durable, remettre en question la primauté de la connaissance scientifique par rapport aux autres types de connaissances et créer de nouveaux liens entre la recherche, les acteurs économiques, les acteurs de la société civile et les décideurs politiques. C’est dans cette perspective que la recherche agricole joue un rôle de premier plan dans la voie de l’innovation, sachant que l’agriculture ne doit plus exercer un rôle uniquement de production, mais d’interaction complexe avec l’environnement et la société dans son ensemble. Dans un débat scientifique qui s’anime de plus en plus, grâce aussi à l’ouverture imminente de l’Expo 2015 à Milan, on veut souligner le rôle que, dans ce processus d’innovation, chaque acteur peut jouer, ainsi que la caractérisation des facteurs qui déterminent les innovations mêmes, dans un contraste et une comparaison de positions sur les processus innovants réellement nécessaires pour le développement durable. Ce travail de thèse vise à enquêter sur certains aspects de l’innovation dans l’agriculture et à fournir également des points de réflexion en ce qui concerne le rôle que l’agriculture peut jouer dans le cheminement vers un développement réel des communautés rurales, qui vivent dans des territoires où l’agriculture même trouve sa raison d’être.

Ecole : Université Paul Valéry – Montpellier III

Accéder à la thèse

La participation des agriculteurs à une politique alimentaire territoriale : le cas de Montpellier Méditerranée Métropole

Titre : La participation des agriculteurs à une politique alimentaire territoriale : le cas de Montpellier Méditerranée Métropole

Auteur : Nabil Hasnaoui Amri

Résumé : Depuis la Révolution verte des années 1960, l’agriculture se déterritorialise. Elle s’organise plus par filières régionalisées qu’en fonction des demandes alimentaires locales. Mais ces dernières années des consommateurs et des collectivités portent un mouvement alimentaire qui revendique un retour du local. Ce mouvement se traduit en France par des actions publiques menées à échelle locale par des collectivités territoriales dans le champ de la protection du foncier agricole ou de la restauration scolaire. Cette thèse a pour objectif de documenter l’hypothèse d’un décalage entre acteurs agricoles et urbains face à cette demande nouvelle d’une alimentation issue d’une agriculture écologique et de proximité.L’approche retenue s’appuie sur une étude de cas. La région de Montpellier, au sud de la France, se caractérise par une spécialisation historique en viticulture et une dynamique forte d’urbanisation récente. Le territoire est abordé à la fois comme support de l’activité agricole et comme espace de projet politique local. La méthode proposée combine une géographie du fait agricole, mobilisée pour saisir la diversité agricole autour de la ville, avec une géographie du fait politique, axée sur la dimension prescrite des actions constituant la politique agroécologique et alimentaire locale. La méthode consiste à recueillir et croiser les regards d’agriculteurs, d’élus et d’agents de développement sur ce territoire agri-alimentaire urbain en construction.Une première partie analyse la trajectoire de la collectivité, de façon à comprendre comment a pu émerger un projet axé sur la recherche d’une alimentation « relocalisée » à cette échelle d’action. Nous mettons en évidence la superposition de référentiels d’action publique territoriale axés sur l’aménagement, la protection de l’environnement puis l’amélioration de la qualité alimentaire. Dans un second temps, l’analyse de la diversité agricole périurbaine révèle des signaux faibles de diversification et renouveau agraire basés à la fois sur le système viticole hérité et sur l’installation de nouveaux systèmes agricoles fondés sur des modèles alternatifs.La fabrique de nouvelle action publique dans le champ agri-alimentaire par le territoire implique d’articuler cadre légal, volontés politiques et dynamiques agricoles locales. Cette difficile articulation est illustrée par une troisième section qui analyse la participation agricole à des dispositifs d’allocation de foncier public dans une optique de redéploiement agraire. Nous identifions et confrontons trois modalités de participation agricole. Les viticulteurs sont au centre du système agraire. Ils contrôlent la gestion du foncier et des filières dans un registre de participation « sectoriel et néo-corporatiste ». Les micro-fermes maraîchères diversifiées, attendues pour nourrir la ville, émergent timidement dans les interstices de l’espace agri-urbain. Ces maraîchers déploient un registre de participation « affinitaire ». Les éleveurs sont également attendus, mais plutôt comme partenaires dans la mise en œuvre de plans de gestion d’espaces naturels aux portes de la ville, comme les garrigues ou les zones humides. Le registre de participation qui les caractérise est qualifié de « transactionnel ».Cette thèse débouche sur des propositions pour construire, à partir de la connaissance de la diversité des figures et dynamiques agricoles périurbaines, une géographie de la participation agricole. Cette géographie permet d’envisager sous un nouvel angle la mise en œuvre d’une gouvernance participative de la politique alimentaire territoriale.

Ecole : Université Paul Valéry – Montpellier III

Accéder à la thèse

Les paysages dans leur complexité : une ressource pour le développement territorial du piémont et des contreforts viticoles du Larzac (Languedoc-Roussillon)

Titre : Les paysages dans leur complexité : une ressource pour le développement territorial du piémont et des contreforts viticoles du Larzac (Languedoc-Roussillon)

Auteur : Carolina Velloso

Résumé : Avant de devenir objet de préoccupations politiques et d’aménagement de l’espace, le paysage a été sujet dans les plus différents et divers courants de la pensée scientifique. Aujourd’hui, le paysage occupe une place importante et croissante dans les politiques et les actions publiques, notamment dans le cadre des problématiques de développement durable àl’échelle des territoires. Il sort ainsi de la « connaissance scientifique » vers « l’agir dans le monde ». Cette thèse se propose d’étudier dans quelles mesures les paysages du piémont et des contreforts du Larzac – marqués par la vitiviniculture – peuvent être un élément moteur dans les processus de développement territorial durable. Avec l’appui de la théorie des ressources territoriales, cette thèse propose dans un premier temps d’éclairer comment le paysage devientressource. La conception et les dynamiques du paysage sont complexes et souvent difficilement saisissables par les acteurs du territoire, ce qui complique les processus de valorisation et d’activation de la ressource. Avec l’appui de la pensée systémique, ce travail de recherche propose donc une « nouvelle forme » de représenter les paysages dans leur complexité- le dessin riche. Ceci est un outil efficace pour les acteurs locaux dans les processus d’autoréflexion et d’autoapprentissage, qui permettent la définition de stratégies et d’actions qui activent la ressource pour promouvoir un développement territorial durable et le maintien des paysages non simplement « beaux », mais aussi « vivants », avec la participation et selon les regards des acteurs.

Ecole : Université Paul Valéry – Montpellier III

Accéder à la thèse

Négoce et négociants en vins dans l'Hérault : pratiques, influences, trajectoires (1900-1970)

Titre : Négoce et négociants en vins dans l’Hérault : pratiques, influences, trajectoires (1900-1970)

Auteur : Stéphane Le Bras

Résumé : Au coeur d’un monde viti-vinicole languedocien complexe et divers, les négociants en vins héraultais offrent un sujet d’étude particulièrement propice à l’analyse multiscalaire sur le temps long. Alors que les ravages de la crise phylloxérique s’estompent au début du siècle, le marché des vins est bouleversé par les mutations rapides et nombreuses qu’il vient de subir. Intermédiaire primordial entre la production et la consommation, le négociant en vins connaît lui aussi de nombreuses mutations dans ses pratiques et dans son inscription au sein de réseaux commerciaux rayonnant principalement sur l’ensemble du territoire national. Soumis à des forces extérieures qui le contraignent à la dépendance à partir des années 1920-1930, il perd peu à peu une partie de ses fonctions commerciales pour devenir un simple rouage de distribution dans les années 1950-1960. Il n’a alors plus les ressources ni les capacités pour orienter le marché comme il le faisait dans le premier tiers du XXe siècle. Cette perte d’influence est d’autant plus marquée que, jusqu’aux années 1940, les négociants héraultais se positionnaient comme une élite socio-professionnelle méridionale bien identifiée, en partie grâce à leur implication dans un mouvement patronal efficace, dans la société héraultaise et dans de nombreux organismes et institutions. Ces réseaux qu’ils dominent ou cherchent à dominer leur permettent d’assurer le bon fonctionnement de l’économie viticole régionale et départementale à leur profit. Mais un ensemble de facteurs leur est préjudiciable : les trop fortes concurrences intérieures et extérieures ; les dérives qui entachent la réputation des négociants et des produits méridionaux sur le marché ; les échecs commerciaux sur les marchés internationaux ; l’incapacité à modifier certaines des pratiques dépassées. Tels sont les mécanismes et les raisons que ce travail, articulé autour du dépouillement d’archives originales et inédites, interroge, expliquant l’effacement progressif de la profession du paysage et de la société viticoles héraultais. Figure incontournable de la viticulture méridionale et nationale, le négociant en vins héraultais suit la trajectoire de la filière et, au rythme des épreuves, subit des évolutions qui traduisent son apogée puis son déclin.

Ecole : Montpellier III

Accéder à la thèse

Share This