DROSOPHILA SUZUKII

Drosophila suzukii est un ravageur originaire d’Asie identifié en France depuis 2010. En septembre 2014, elle a pour la première fois été observée dans les vignobles du Sud-Ouest. Elle cause des dégâts très importants sur de nombreuses espèces fruitières notamment des cerises et des petits fruits rouges mais est également rencontré sur raisin. Drosophila suzukii fait partie de l’ordre Diptera, de la famille Drosophilidae et du genre Drosophila.

Quels sont les dégâts de Drosophila suzukii ?

Drosophila suzukii présente la particularité de pouvoir infester des fruits encore sur la plante, sans blessure, avant la récolte. En effet, son ovipositeur bien apparent, orné de dents noires et épaisses sur 1/3 à 2/3 de la longueur lui confère la possibilité de pondre dans les fruits en sous-maturité. Drosophila suzukii s’en sert de scie pour percer la peau du fruit et pour insérer l’oeuf à l’intérieur. Dès leur éclosion, les larves se nourrissent de la pulpe des fruits ce qui provoque son affaissement et une dépression de l’épiderme. A un stade avancé des dégâts, la chair du fruit est dégradée et oxydée. La blessure devient une porte d’entrée pour les champignons comme le botrytis qui pourra se développer sur les grappes voisines non visitée par Drosophila suzukii.

Comment reconnaître Drosophila suzukii ?

Il n’est pas possible de déterminer l’espèce de drosophile par l’observation des larves, des œufs ou des pupes. chez les diptères, on désigne sous le terme « pupe » ou asticot le stade intermédiaire entre l’état de larve et celui d’imago. La reconnaissance de l’adulte est le seul moyen de confirmer l’espèce de drosophile présente. Celui-ci a l’apparence d’une drosophile commune que l’on peut observer sur les foyers de pourriture acide. Les adultes mesurent entre 2.6 et 3.4 mm avec une femelle généralement plus grosse que le mâle. Celui-ci est facilement reconnaissable grâce aux deux taches noires sur les ailes. Ces taches  commencent à apparaitre une dizaine d’heure après l’émergence et sont à leur maximum d’intensité à partir de  deux jours. L’identification de la femelle nécessite une loupe binoculaire pour observer l’ovipositeur de plus grande taille que les autres espèces de drosophiles. Ces critères sont suffisants pour la reconnaissance en France car il s’agit, pour le moment, de la seule espèce présente sur le territoire les possédant.

Mâle de D. suzukii, (source IFV Sud-Ouest)
Femelle de D. suzukii (source Omafra)

Quelle est la biologie Drosophila suzukii ?

Drosophila suzukii a la particularité d’avoir un cycle biologique court permettant un nombre de génération pouvant aller jusqu’à 13 par an. Des études sont toujours en cours pour compléter les connaissances sur son cycle biologique. La fécondation des femelles se ferait avant la période hivernale. Elles passeraient l’hiver sous forme adulte dans divers refuges (abris, forêt…). Il semblerait que plusieurs jours de froid intense pendant l’hiver soit néfaste à leur survie. La femelle utilise son ovipositeur pour perforer l’épiderme des baies et y déposer un œuf. Celui-ci incube entre 1 et 3 jours puis 3 stades larvaires se succèdent sur une période allant de 3 à 13 jours. A la fin du troisième stade, la pupaison s’effectue pendant 3 à 13 jours à l’intérieur ou à l’extérieur du fruit. L’adulte déchire ensuite la pupe pour émerger. Ce cycle qui peut être très court, lui procure un fort potentiel de dispersion. Les adultes sont assez mobiles et pourraient parcourir plusieurs kilomètres. L’espérance de vie d’un adulte varie de 3 à 9 semaines, période pendant laquelle la femelle pourrait pondre en moyenne 380 œufs.

Quelles sont les méthodes de lutte contre Drosophila suzukii ?

La protection de ce ravageur n’est pas obligatoire. Les insecticides disposant d’une homologation mouche sur vigne peuvent être employés contre Drosophila suzukii mais aucune étude sur le positionnement des traitements en vigne n’a été réalisée en France. Drosophila suzukiiDrosophila suzukii appréciant les conditions humides, des mesures de prophylaxie peuvent être mise en œuvre comme l’effeuillage. Des études sont en cours sur l’utilisation d’ail comme répulsif ou l’application de kaolinite sur les grappes pour les rendre moins rouge et moins visibles pour les Drosophila suzukii. Des études portant sur la sensibilité variétale sont en cours sur la vigne. Sur fraise et cerise, aucune différence n’a jusqu’à présent, pu être observée. Afin de limiter l’extension des foyers, il est recommandé de mettre en place sans délai des mesures prophylactiques simples consistant à éliminer les grappes atteintes (tri manuel) et à les évacuer des parcelles. L’entreposage des marcs aux abords des parcelles est fortement déconseillé.

CONTACT

POUR EN SAVOIR PLUS

Share This