LE BRENNER OU ROUGEOT PARASITAIRE DE LA VIGNE

D’origine européenne, le Brenner ou Rougeot parasitaire de la vigne a été identifié pour la première fois aux USA dans le vignoble des Finger Lakes. Il s’agit d’une maladie assez rarement rencontrée dans nos vignobles.

Quel sont les symptômes du Brenner ou rougeot parasitaire de la vigne sur feuilles ?

Le Brenner ou rougeot parasitaire de la vigne se manifeste par de grandes taches de forme polygonale. Celles-ci sont limitées par les nervures principales et secondaires. Les premiers symptômes rappellent en général le facies « tache d’huile » du milidou. Ils évoluent dans un second temps vers des jaunissements entourés d’un liseré plus clair sur cépages blancs. Sur cépages rouges, des rougissements bordés d’une bande violacée apparaissent. Les attaques précoces peuvent provoquer la défoliation totale de la base des rameaux se traduisant par des maturations des baies difficiles. Lors d’attaques tardives, phénomène assez rare, les dégâts sur feuilles restent limités, les tâches étant nombreuses mais de petites tailles et aucune chute de feuilles n’est en général observée.

Quels sont les symptômes du Brenner ou rougeot parasitaire de la vigne sur inflorescences et grappes ?

Les attaques précoces avec chute des feuilles décrites précédemment peuvent provoquer des phénomènes de coulure, une pourriture et un déssèchement des inflorescences, à l’origine d’une perte de récolte. Le champignon n’envahissant pas, en général le rachis, seuls les pédicelles sont touchés. Dans le cas d’attaques sévères, les baies peuvent être détruites et la rafle peut présenter des nécroses noires de forme allongée. Les inflorescences semblent surtout sensibles aux attaques du champignon aux stades 6-8 feuilles et 10-12 feuilles.

Quelle est la biologie du champignon associé au Brenner ou rougeot parasitaire de la vigne ?

Le champignon responsable du Brenner (Pseudopezicula tracheiphila) se conserve sous forme de mycélium dans les feuilles mortes et résiste bien aux températures froides de l’hiver. Il est par contre affecté par les hivers doux qui favorisent le développement d’une microflore antagonistes. Au début du printemps, le champignon produit des apothécies dont la maturation dure un à un mois et demi et s’étale d’avril à juillet-août. Les ascospores, libérées à la faveur des pluies, sont ensuite disséminées par le vent pour atteindre des feuilles de vigne où elles germeront en présence d’eau libre. Une période de sécheresse suivie d’une période pluvieuse de 2 à 4 jours semble favoriser la contamination. Le tube germinatif pénètre ensuite à travers l’épiderme et va rester latent pendant 2 à 4 semaines avant d’envahir le système vasculaire et provoquer les symptômes.

Quels moyens de lutte prophylactique contre le Brenner ou rougeot parasitaire de la vigne ?

  • pratiquer un travail du sol après la chute des feuilles dans les zones à risque. Ceci permet d’enfouir et de détruire les sources d’inoculum
  • éviter les modes de conduite ou de taille favorisant une surface foliaire importante à proximité du sol
  • dans les zones à risque, choisir un encépagement à bases de variétés peu sensibles (Cinsault, Clairette, Grenache, Mourvèdre, Ugni blanc). A signaler que le Chardonnay, le Chasselas, le Carignan, le Pinot et le Riesling sont des cépages très sensibles au Brenner ou rougeot parasitaire de la vigne

Quelle lutte chimique contre le Brenner ou rougeot parasitaire de la vigne ?

La lutte contre le Brenner doit être strictement préventive. Dans les zones à faible risque, la protection est en général assurée par les traitements de couverture classiques (Mildiou, Oidium). Dans les zones à risque, les Bulletins de Santé du Végétal apportent des éléments de réflexion pour placer au mieux le premier traitement. Une protection continue doit ensuite être réalisée jusqu’à la fin de projection des ascospores. Il existe de nombreux fongicides homologués contre le Brenner. Ils appartiennent soit à la famille des dithiocarbamates (manèbe, mancozèbe…), des phtalimides (folpel), des IBS, des strobilurines ou des benzimidazoles. Cuivre et soufre présentent également une certaine efficacité.

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