NOS RECHERCHES
Champignons des maladies du bois et plants de vigne
Objectifs
- Evaluer l’efficacité / durabilité de la désinfection du matériel végétal
- Etudier la cinétique de la colonisation de jeunes plants de vigne par les champignons responsables des maladies du bois
Dispositif expérimental
En 2012-2013, à partir du même matériel végétal de départ (Sauvignon blanc B clone 297 sur 110 Richter clone 237, catégorie initial), deux lots de plants ont été produits, l’un en greffage herbacé et l’autre en greffage ligneux. Le Sauvignon blanc B a été choisi en raison de sa forte sensibilité connue aux maladies du bois, et de sa tendance à exprimer rapidement des symptômes sur vignes jeunes.
Le statut sanitaire initial des deux lots de plants a été préalablement déterminé par analyses microbiologiques. Pendant trois ans, des échantillons de chaque lot ont été prélevés (tissus internes et écorces) à différents niveaux dans le plant.
Principaux résultats
Dès l’année qui suit la plantation, les premières mesures montrent une colonisation des plants par les pathogènes, notamment des espèces de Botryosphaeriaceae, résultant finalement en une convergence rapide des statuts sanitaires des deux lots étudiés. La présence des champignons est constatée en surface (écorces) et à l’intérieur des tissus ligneux. Ces résultats sont révélateurs de la pénétration des champignons dans des souches qui en étaient exemptes.
- Au premier échantillonnage (n+1), alors que les ceps n’ont subi qu’une taille à deux yeux, 10.1 % d’entre eux ont été trouvés porteurs de Botryosphaeriaceae à l’intérieur du bois. Ces mêmes champignons sont aussi mis en évidence à l’intérieur de 45 % des plants témoins réalisés en greffe ligneuse, alors que la proportion mesurée avant plantation était plus élevée (60%). Cette différence, révélatrice d’une sous-estimation globale de la présence des pathogènes, peut s’expliquer par la méthode d’échantillonnage (nombre de prélèvements proportionnellement plus important sur des greffés-soudés, associé à une « dilution » probable de l’inoculum de départ durant la forte croissance de première année).
- l’année n+2, les troncs conservés n’ont connu que de faibles plaies de taille (baguette directement pliée sur le fil porteur), mais le pourcentage de plants où sont retrouvés des champignons (toujours différentes espèces de Botryosphaeriaceae) à au moins un niveau monte à 33.5 %, alors qu’il reste stable dans les témoins (42.5 %).
- l’année n+3, après une première grosse plaie liée à la taille guyot, le taux monte brusquement à 80 % pour les deux modalités comparées.
Les résultats présentés ici ne concernent que la vision globale des contaminations au champ ; d’autres mesures restent à exploiter et à interpréter (quantification relative de l’envahissement des tissus, étude du zonage des souches, de l’inoculum sur les écorces…).
CONTACT
Olivier YOBREGAT
olivier.yobregat@vignevin.com